Free delivery from Fr. 300 of purchase or 18 bottles, otherwise Fr. 15
Cette dernière est la prohibition la plus connue qui entraîna l'nterdiction légale des boissons alcooliques aux États-Unis. Elle dura quatorze ans (du 17 janvier 1920 au 5 décembre 1933). Cette interdiction toucha la production, la vente et le transport des boissons alcooliques. Étaient exceptés la production d'alcool à destination médicinale et le vin à des fins sacramentelles.
La prohibition a aussi existé dans plusieurs États scandinaves.
Fonctionnement et contournements
La prohibition fait référence également à une partie du mouvement pour la Tempérance (Temperance movement) qui souhaitait que l'alcool soit rendu illégal. Sont alors apparus les prohibitionnistes, partisans de la prohibition. Ces derniers comptaient déjà quelques succès pour leur cause à leur actif. En 1905, trois États américains avaient déjà interdit l'alcool. En 1912, le nombre de ces États passa à neuf, et en 1916, la prohibition faisait déjà partie de la législation dans 26 des 48 États composant les États-Unis.
Après le retrait de la loi fédérale, certains États continuèrent à imposer la prohibition, comme l'Oklahoma, le Kansas et l'État du Mississippi qui étaient toujours « secs » en 1948. L'État du Mississippi, au sein duquel l'alcool fut rendu illégal dès 1907, fut le dernier État à procéder au retrait de la prohibition, en 1966.
Dès la parution du Volstead Act, la forte demande des consommateurs américains ne resta pas sans réponse. L'existence d'un grand marché potentiel suscita l'intérêt au Canada voisin ainsi qu'en Europe. Le commerce d'exportation, parfaitement légal, s'organisa à partir des "têtes de pont" que furent les grandes distilleries canadiennes, les possessions britanniques des Bermudes, des Bahamas et du Belize, mais aussi Saint-Pierre et Miquelon, cet archipel étant un territoire français où convergeaient les alcools canadiens, français et britanniques, avant d'être chargés sur les "rum runners" en vue d'être introduits sur le continent voisin.
Le crime organisé et Les Incorruptibles
Beaucoup de notables et politiciens américains admettaient posséder de l'alcool durant la prohibition. Cette antinomie entre la législation et les pratiques couramment admises nourrit un mépris important et répandu de la population pour les autorités de l'État, ces dernières étant considérées comme fort hypocrites. La satire prit de multiples formes, incluant de célèbres films comme Keystone Kops. Certaines personnalités d'exception trouveront grâce aux yeux de la population américaine. Ainsi, les activités d'Eliot Ness et de son équipe de choc composée d'agents du Trésor, surnommée « Les Incorruptibles » (The Untouchables en anglais). Une autre exception sera le duo Izzy Einstein et Moe Smith, agents de la prohibition à New York, simplement surnommés « Izzy and Moe ». La presse américaine couvrira largement les qualités de ces rares exemples de probité : l'honnêteté proverbiale de Ness, alliée à son talent pour les relations publiques, les méthodes plus excentriques et plus déguisées, mais cependant hautement efficaces de Izzy and Moe.
La prohibition fournit une opportunité alléchante pour le crime organisé de mettre sur pied des filières d'importations, des fabriques ou encore un réseau de distribution illégal de boissons alcoolisées aux États-Unis, notamment au travers des speakeasies. À Chicago, Al Capone fut l'un des leaders de ces trafics d'alcool, renforçant grandement son empire criminel grâce aux profits des ventes illégales d'alcool. Eliot Ness s'opposera à Capone, dans un combat devenu légendaire. Il ne réussira cependant pas à faire tomber le criminel pour des méfaits graves (vente d'alcool ou meurtre), mais devra recourir à l'invocation des « privilèges indissociables au droit de la personne » pour faire tomber Al Capone sous le coup d'une loi fédérale, contournant les juridictions législatives (les juges corrompus protégeant Capone au niveau local). Celui-ci se verra imposer la peine maximale (10 ans).
La production d'alcool étant tombée dans des mains criminelles ou étant assurée par des fabricants clandestins échappant à tout contrôle, la qualité du produit final variait grandement. Ainsi, de nombreux cas de buveurs souffrant de cécité ou subissant des lésions cérébrales graves furent répertoriés après l'ingestion d'un « bathtub gin » concocté à partir d'alcool industriel et autres poisons chimiques. Un incident resté dans les mémoires est lié au brevet médical (patent medicine) du gingembre de Jamaïque (Jamaica ginger), plus connu par ses consommateurs sous le nom de « Jake ». Il possédait un très fort degré d'alcool et permettaient à ceux qui consommaient ce médicament de contourner l'interdiction de l'alcool. Le Département du Trésor américain exigea des modifications dans la formule de ce dernier pour le rendre imbuvable. Certains revendeurs de Jake, peu scrupuleux, altéraient leur produit avec un plastifiant industriel pour tenter de contourner les tests gouvernementaux. En conséquence, des dizaines de milliers de victimes ont souffert de paralysie des mains et pieds, très souvent de manière permanente. La distillation amateur de liqueur n'était pas sans danger pour le producteur lui-même, le matériel de distillation trop primitif explosant parfois, provoquant incendies et ravages.
Conclusion :
La prohibition a conduit à une augmentation dela consommation de vin pour diverses raisons. Les médecins avaient ledroit de prescrire de l'alcool. La production pour une consommation àdessein religieux a également favorisé le vin. Enfin, chaque ménageavait le droit de produire 200 gallons (1'135 litres) de vin par annéepour usage personnel. Pendant cette période, le vin est devenu pour lapremière fois plus populaire que la bière et les alcools.