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Le verre est un mélange de sable, de soude et de chaux fondu à une température oscillant entre 1400 et 1600 degrés Celsius. Cette technique était déjà connue du temps des Egyptiens, qui fabriquèrent les premières vitres – encore opaques – à partir de cette matière. Au temps des grandes monarchies, les verres massifs rehaussés d’or, souvent ciselés, étaient signe de richesse à la table des têtes couronnées, tandis que le peuple et les bourgeois buvaient le vin dans des gobelets en bois ou en étain et des tasses en porcelaine.
Ce n’est qu’à l’avènement de l’ère industrielle que l’on assiste à la fabrication d’objets en verre à bon prix. La première soufflerie à verre automatique est mise en service en 1903, et depuis lors, la production mécanique de verre n’a cessé de s’améliorer.
Un verre à vin se compose de trois parties: le calice, la jambe et le pied. Ce dernier assure la stabilité du verre. La jambe, c’est la tige qui relie le pied au calice. Elle confère au verre son élégance et doit être suffisamment longue pour qu’il puisse être tenu sans toucher le calice, dont la grandeur et la forme influencent le goût du vin. Un petit calice aux bords arrondis – signe d’une certaine épaisseur – fait apparaître tout vin fade et acide, alors qu’un verre d’une contenance de 3 à 4 décilitres, voire davantage, permet au vin d’exprimer pleinement ses arômes. La forme en tulipe a l’avantage de retenir les arômess, de sorte qu’ils sont bien perceptibles au nez. Même pour les grands verres, il est conseillé de ne jamais y verser plus de 1 à 1,5 décilitre de vin, à moins que l’on cherche à l’aérer à dessein.
Enfin, un bord de verre fin et poli a l’avantage de laisser couler délicatement le vin sur la langue. La langue comporte différentes zones gustatives: le sucré est perçu par la pointe de la langue, l’acide et le salé par les côtés et l’amer au fond de la langue et au palais. La forme du calice a une influence directe sur la partie de la langue qui entre en contact en premier et le plus intensément avec le vin. S’il possède des bords refermés, le flux est fin et concentré, de sorte que le vin s’écoule plutôt sur les papilles sensibles à l’acidité. A l’opposé, un calice évasé autorise un large débit, si bien que le vin atteint très rapidement la zone qui réagit au
sucré, à savoir la pointe de la langue.
Le designer verrier autrichien Claus Josef Riedel fut le premier à reconnaître les interactions entre le cépage, la forme du verre et la perception du goût. Par ailleurs, la nouvelle qualité des vins développée dans les années 1970 appelait la création de nouveaux verres, ce qui incita Claus Josef Riedel à réaliser la série «Sommeliers», en collaboration avec l’Association italienne des sommeliers. Lancée en 1973, cette série s’est imposée comme le nec plus ultra des verres à vin; elle compte aujourd’hui plus de quarante modèles. La société Schott Zwiesel, quant à elle, explore de nouvelles voies. C’est ainsi qu’en 2002, elle a lancé un nouveau mélange de verre à base de Tritan; les verres fabriqués à partir de cette matière présentant une résistance extrême à la casse et au lave-vaisselle. Ces entreprises proposent toutes deux aussi bien des séries de verres faits et soufflés à la main que des verres produits mécaniquement.
Nous recommandons au moins cinq verres différents:
• Un verre au calice fin en forme de tulipe d’une contenance de trois à quatre décilitres pour les vins blancs légers et acides, les vins effervescents, les vins du Sud et les rosés (Chasselas, Sauvignon blanc, Riesling, Vernaccia).
• Un verre d’une contenance de cinq à six décilitres pour des vins blancs puissants (plus de 13% vol. ou élevés en fûts), ainsi que des vins rouges légers, fins et élégants (Barbera, Pinot noir de Suisse, Tempranillo).
• Un verre d’une contenance de huit à neuf décilitres pour tous les vins rouges puissants avec 13% vol. ou plus, les Bordeaux et les Brunellos di Montalcino (Cabernet Sauvignon et Cabernet Franc, Merlot, Sangiovese).
• Pour les amateurs de crus d’un certain âge en provenance de Bourgogne et de vins élaborés à partir de Nebbiolo comme le Barolo et le Barbaresco, il est conseillé d’opter pour un grand verre évasé (Gamay, Pinot noir de Bourgogne, Nebbiolo).
• Un petit verre en forme de tulipe et aux bords évasés d’une contenance de deux décilitres pour les eaux-de-vie.
• Un verre d’une contenance de deux à trois décilitres pour l’eau, les jus de fruits et la bière.
S’agissant des verres aux formes modernes, par exemple ceux dont le calice présente un fond large et qui se rétrécissent vers le haut, nous conseillons d’en acheter un seul exemplaire, puis de le comparer avec les verres que vous possédez déjà. Vous serez étonné qu’un seul et même vin puisse révéler des facettes aussi multiples selon le type de verre.