Les Vignes de Paradis : Dominique Lucas, le visionnaire des Alpes

Aujourd'hui, nous avons le plaisir de mettre à l'honneur Les Vignes de Paradis, le domaine de Dominique Lucas situé à Ballaison près de Thonon-les-Bains, dans un environnement d'une beauté incomparable. Ce domaine, établi depuis plus de cinq générations, s'étend sur 7,5 hectares répartis entre les appellations Crépy et Marin.

Dominique Lucas cultive principalement le chasselas et a pris la décision de ne pas revendiquer les appellations AOP pour ses vins, choisissant à la place l'IGP Allobrogie. Cette orientation reflète sa volonté de suivre une approche personnelle, lui offrant une plus grande liberté pour exprimer sa vision de la viticulture. En plus du chasselas et dans un souci constant de diversité et d’innovation, il a enrichi son vignoble avec des cépages comme le savagnin, le sauvignon,  l'altesse, le chardonnay ou le chenin.

Le domaine est conduit en biodynamie, avec un profond respect de la nature et des cycles lunaires. Les vignes sont traitées avec des plantes médicinales récoltées en montagne et séchées sur place, ainsi que des huiles essentielles. Pour préserver l'équilibre des sols et des végétaux, certaines vignes, notamment les plus anciennes et les plus accidentées, sont labourées à cheval.

Les vendanges se font manuellement, avec plusieurs passages afin de récolter les raisins à maturité optimale. Un tri rigoureux est effectué à la vigne puis au chai, sur table vibrante. La vinification se veut traditionnelle et naturelle, prolongée par un élevage diversifié dans des pièces, des cuves ovoïdes, des amphores et même des prototypes en forme de pyramide. Les nouvelles cuves sont spécialement conçues en intégrant l'eau de source de Thonon-les-Bains à du gravier local et du sable de Chamonix, pour garantir une vinification en parfaite harmonie avec le terroir. Après les vendanges, les moutons prennent le relais en entretenant le sol et le couvert végétal, respectant ainsi les équilibres naturels.

Dominique Lucas figure aujourd'hui parmi les vignerons les plus respectés de la région. À l’image de son ami, le regretté Dominique Belluard, qui a su sublimer le gringet de la Route du Mont-Blanc, il porte le chasselas haut-savoyard à un niveau d’excellence remarquable. Tous deux partageaient une même vision de la viticulture, résolument biodynamique, privilégiant des rendements maîtrisés, des contenants d'élevage neutres et l'utilisation mesurée de soufre. Leur héritage commun : des vins d'une densité remarquable, empreints de pureté, qui dévoilent toute leur complexité après un moment d'aération. Ils gagnent en profondeur avec le temps, offrant parfois une expression encore plus intense le lendemain de l'ouverture, véritablement des vins de contemplation.